Analyser et tester des modes d’enseignement et d’apprentissage susceptibles de favoriser l’acquisition de nouvelles compétences rendues nécessaires par la numérisation des univers professionnels quelle que soit leur nature
Cette étude avait pour objectif de tester expérimentalement à grande échelle des modes d’enseignement et d’apprentissage propres à faire émerger de nouvelles compétences induites par la transformation digitale du travail et de son environnement social. Elle s’adressait à des élèves de lycées professionnels issus de trois filières de formation représentatives des grands secteurs d’activités (ASSP, Commerce et MELEC), suivis pendant deux années consécutives en classe de première et de terminale. Concrètement, il s’agissait d’étudier les effets du travail collectif avec ou sans consignes susceptibles de favoriser une interdépendance positive entre les élèves d’un même groupe de travail, en comparaison à un enseignement habituel de type travail individuel. Ce mécanisme d’interdépendance positive, qui rend la contribution de tous les élèves d’un groupe de travail indispensable à l’atteinte d’un objectif commun, devait en principe faciliter l’apprentissage des élèves les plus en difficulté et développer les aptitudes de tous les élèves à travailler collectivement. Ces effets ont été examinés sur les résultats scolaires individuelles des élèves ainsi qu’à l’échelle de leur classe, sur des contenus développés dans les séquences pédagogiques ProFAN enseignées à la fois dans les matières générales (français et mathématiques) et les enseignements professionnels des filières considérées. Ces effets ont aussi été testés sur les performances et autres comportements des élèves (par exemple, trouver collectivement une solution, coordonner son point de vue avec autrui, faire preuve de créativité, etc.) en situation de résolutions collectives de problèmes non issus de ces séquences. D’autres mesures concernaient les réponses des élèves à plusieurs questionnaires permettant de sonder leurs représentations et auto-évaluations dans différents domaines (par exemple, perception de compétences, estime de soi, motivation aux activités cognitives, attitudes envers les compétences sociales, etc.). Ces mesures ont été relevées longitudinalement dans ce cadre afin de conclure à l’existence ou non d’un bénéfice du travail collectif, qu’il soit structuré ou non par l’interdépendance positive. Ce bénéfice pouvait s’exprimer au niveau des représentations et auto-évaluations de tous les élèves quels que soient leur appartenance de sexe ou leur profil sociaux-cognitifs, ou seulement pour un groupe de sexe et/ou pour des élèves caractérisés par un certain profil.
Une véritable collaboration entre chercheurs et praticiens de l’éducation
Un groupement de chercheurs de sept équipes de recherche (cinq françaises et deux suisses), référentes dans le champ de la cognition et du comportement, a conçu le dispositif expérimental en collaboration étroite avec des membres de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche et des corps d’inspection territoriaux, spécialistes des enseignements et des filières de formation concernées par l’étude. Cette étroite collaboration entre chercheurs et praticiens de l’éducation a permis de garantir la compatibilité des objectifs scientifiques avec la structuration des séquences pédagogiques ProFAN et leur conformité aux référentiels des filières considérées. Les inspecteurs étaient à la fois les experts et les garants, aux côtés des enseignants qui ont participé à la production des supports.
Le suivi des expérimentations et de leurs résultats relevait d’un conseil d’orientation stratégique présidé par le recteur Monteil, réunissant le Secrétariat général pour l’investissement, les directions générales du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, un recteur, des membres de corps d’inspection, des chercheurs et des personnalités qualifiées, tous garants du respect des objectifs et des principes organisateurs scientifiques et méthodologiques. Dans le cadre de sa lettre de mission interministérielle, la Mission Monteil a assuré les pilotages scientifiques et organisationnels de l’expérimentation.
Quelques chiffres
10 Académies
7 laboratoires de recherche
37 chercheurs
19 membres des corps d’inspection
150 référents
109 établissements
3 filières de formation
1 263 enseignants
10 163 élèves
Ressource(s) associée(s)
ProFAN : les ressources pédagogiques
Ressources pédagogiques pour les enseignements de français, de mathématiques et professionnels des baccalauréats professionnels MELEC, ASSP, Commerce
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Travaux de recherche associés
Algorithmes pour les systèmes de fermeture et leurs représentations
Simon VILMIN
Ce travail prend racine dans la théorie des espaces de connaissances (Doignon et Falmagne, 1985 ; Doignon et Falmagne, 2012 ; Falmagne et Doignon, 2010), à l’intersection de la psychologie mathématique, dont le but est de proposer des modélisations mathématiques des processus cognitifs (entre autres), et de l’informatique. L’objectif principal de la théorie
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Ce travail prend racine dans la théorie des espaces de connaissances (Doignon et Falmagne, 1985 ; Doignon et Falmagne, 2012 ; Falmagne et Doignon, 2010), à l’intersection de la psychologie mathématique, dont le but est de proposer des modélisations mathématiques des processus cognitifs (entre autres), et de l’informatique. L’objectif principal de la théorie des espaces de connaissances est d’utiliser l’outil informatique pour aider les enseignant(e)s dans le processus d’évaluation des élèves. Plus précisément : pour évaluer les connaissances d’un(e) élève, un(e) enseignant(e) va poser des questions relatives à des problèmes particuliers de la matière en question. Les questions auxquelles l’élève est capable de répondre délimitent l’état actuel de ses connaissances. Maintenant, pourrait-on utiliser l’outil informatique pour assister l’enseignant(e) dans ce processus ? L’élève serait devant un ordinateur qui lui proposerait des questions sélectionnées dans une base de données appropriée. En fonction des réponses de l’élève, l’ordinateur identifierait ensuite l’état de connaissance approprié parmi une liste d’états stockée dans sa mémoire. Le système ALEKS aux États-Unis repose sur ce principe.
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L’efficacité de la méthode en classe puzzle sur les apprentissages en mathématiques
Mathilde RIANT
Ce travail de recherche s’intéresse à l’efficacité de l’apprentissage coopératif en classe puzzle sur les apprentissages en mathématiques des élèves de lycée professionnel. La méthode en classe puzzle est une méthode d’apprentissage coopératif qui structure fortement l’interdépendance positive entre les élèves
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Ce travail de recherche s’intéresse à l’efficacité de l’apprentissage coopératif en classe puzzle sur les apprentissages en mathématiques des élèves de lycée professionnel. La méthode en classe puzzle est une méthode d’apprentissage coopératif qui structure fortement l’interdépendance positive entre les élèves et leur responsabilité individuelle dans le travail en groupe. Elle consiste à répartir les ressources d’une activité équitablement entre les élèves qui sont membres du groupe (Aronson et Patnoe, 2011). Chaque élève travaille sur une ressource individuellement et pendant leur travail en groupe, ils s’enseignent mutuellement les ressources et les regroupent pour remplir l’objectif commun. Dans ce travail de recherche, deux questions principales sont posées :
(1) Dans quelles mesures la méthode en classe puzzle impacte la motivation, l’autorégulation et les performances en mathématiques des élèves ?
(2) Quels facteurs permettent d’améliorer l’efficacité de cette méthode ? Ici, deux facteurs de modération sont étudiés : la fidélité d’implantation de la méthode puzzle dans les classes et le niveau initial en mathématiques des élèves.
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Utiliser l’apprentissage coopératif pour faciliter l’apprentissage chez les élèves en difficulté
Eva VIVES
Ce travail de recherche s’intéresse à la méthode Jigsaw, une forme de pédagogie active qui a gagné en popularité depuis son développement au début des années 80 (Aronson et Patnoe, 2011 ; Aronson et al., 1978). Avec Jigsaw, les élèves forment des petits groupes afin de travailler ensemble sur des informations complé
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Ce travail de recherche s’intéresse à la méthode Jigsaw, une forme de pédagogie active qui a gagné en popularité depuis son développement au début des années 80 (Aronson et Patnoe, 2011 ; Aronson et al., 1978). Avec Jigsaw, les élèves forment des petits groupes afin de travailler ensemble sur des informations complémentaires (interdépendance des ressources). Jigsaw permet ainsi de structurer le travail de groupe en classe. Alors que la littérature scientifique sur la méthode Jigsaw semble foisonnante, plusieurs questions restent en suspens : 1) Quels sont les effets de la méthode Jigsaw sur les comportements scolaires et comment l’utiliser en classe ? 2) La méthode Jigsaw bénéficie-t-elle à certains profils d’élèves et si oui, lesquels ? Pour répondre à ces questions, une revue systématique de la littérature synthétisant quarante ans de travaux a été réalisée, afin de qualifier les effets de Jigsaw sur les apprentissages scolaires. Face au manque de données empiriques vis-à-vis des mécanismes explicatifs des effets de Jigsaw, deux études de terrain ont permis d’évaluer le rôle de deux facteurs clefs dans les apprentissages, les buts d’accomplissement de soi (auprès d’une population d’élèves de lycées professionnels) et la capacité en mémoire de travail (auprès d’étudiants de l’université).
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Mixité dans les groupes et créativité collective : études à grande échelle sur les effets de la composition des groupes sur la production d’idées
Laurine PETER
Ce travail de recherche s’intéresse aux effets de la mixité de genre dans les groupes sur la production d’idées créatives. Deux questions principales sont posées ici : (1) comment composer les groupes sur la base des caractéristiques visibles comme le genre pour améliorer la production d’idées cré
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Ce travail de recherche s’intéresse aux effets de la mixité de genre dans les groupes sur la production d’idées créatives. Deux questions principales sont posées ici : (1) comment composer les groupes sur la base des caractéristiques visibles comme le genre pour améliorer la production d’idées créatives, (2) quel est l’effet de la nature d’une tâche (stéréotypée ou non) sur la production d’idées créatives. Afin de répondre à ces questions, une épreuve de brainstorming électronique, permettant d’évaluer la créativité collective a été conceptualisée et implémentée sur une plateforme numérique, puis déployée dans une centaine de lycées professionnels français.
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La méthode de la « classe puzzle » améliore-t-elle l’apprentissage ?
Arnaud STANCZAK
Ce travail de recherche teste l’efficacité du dispositif collaboratif de la « classe puzzle » sur l’apprentissage. La « classe puzzle » repose sur le principe d’interdépendance des ressources où des groupes sont créés en distribuant des ressources complémentaires (par exemple, des activités ou des exemples spécifiques) entre les élèves. À
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Ce travail de recherche teste l’efficacité du dispositif collaboratif de la « classe puzzle » sur l’apprentissage. La « classe puzzle » repose sur le principe d’interdépendance des ressources où des groupes sont créés en distribuant des ressources complémentaires (par exemple, des activités ou des exemples spécifiques) entre les élèves. À travers trois étapes, les élèves doivent progressivement s’approprier le pédagogique, se préparer à l’expliquer puis le restituer à leurs camarades, au sein des groupes « puzzle ».
En résumé, on cherche à mesurer si des enseignements menés avec l’outil de la « classe puzzle » mènent à de meilleures performances scolaires comparativement à un enseignement réalisé dans des conditions habituelles.
Pour répondre à cette question de recherche, nous avons réalisé cinq études dans différentes classes de sixième, ainsi que deux méta-analyses (revues systématiques de la littérature scientifique qui vise à regrouper et comparer les études s’intéressant à l’efficacité de la « classe puzzle »).
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