Projet AREN-DIA

ARgumentation et Numérique — Didactique & Intelligence Artificielle

Projet e-FRAN associé

Acculturer les élèves à la pratique du débat et développer leurs compétences argumentatives est un enjeu majeur dans la perspective de leur éducation à la citoyenneté. Dans le cadre du projet AREN, un logiciel de débat a été développé et testé au lycée. Ce logiciel se caractérise par deux innovations. La première consiste à débattre à partir d’un texte, la seconde à intégrer un Traitement Automatique du Langage (TAL) dans deux fonctionnalités, la reformulation des arguments et le tag thématique. Les études réalisées au niveau du lycée montrent que l’usage du logiciel, lorsqu’il est inséré dans un dispositif didactique adapté, favorise le développement de certaines compétences argumentatives. Le nouveau projet AREN-DIA vise à optimiser et évaluer de façon approfondie l’impact de l’utilisation de ce logiciel. Il sera ainsi développé selon deux axes : didactique (D) et intelligence artificielle (IA).

L’enjeu de l’axe didactique est d’approfondir les premiers résultats, en menant une étude contrôlée, avec pré- et post-tests, groupes expérimental et témoin, et à plus grande échelle (1 200 élèves). Cette étude permettra un essaimage, puisqu’elle sera réalisée au niveau du collège, par des équipes pluridisciplinaires d’enseignants et dans 3 académies. L’objectif principal sera de mesurer de façon très précise les effets du dispositif didactique utilisant le logiciel AREN sur les compétences argumentatives des élèves. Les enseignants impliqués (48) seront formés l’année 1 et expérimenteront une première fois le dispositif didactique dans leurs classes. L’étude contrôlée sera réalisée l’année 2. Par ailleurs, un suivi individuel sera réalisé (par voie d’entretiens) auprès des élèves porteurs de handicaps en situation d’inclusion dans les classes de l’étude. Pour mettre en œuvre la formation (année 1) et l’expérimentation (l’année 2) dans les 3 Académies (Montpellier, Reims et Toulouse), l’équipe de recherche en sciences de l’éducation et psychologie et sciences du langage sera composée de chercheurs de 3 laboratoires (LIRDEF, CEREP et CLLE) répartis dans les zones géographiques de ces Académies. Dans cet axe, les principaux résultats attendus sont une détermination précise des évolutions des compétences argumentatives des élèves du groupe expérimental par rapport au groupe témoin. L’enjeu de l’axe IA est d’optimiser les fonctionnalités liées à la reformulation et l’analyse des arguments à l’aide de tags thématiques, qui intègrent une analyse automatique du langage, et de les évaluer sur le plan de leur usage. Pour optimiser ces fonctionnalités, les méthodes mobilisées seront issues de l’intelligence artificielle. La détermination des tags approfondira l’usage de l’analyse de concepts formels. Cette approche effectue des regroupements de propos selon les termes partagés, classe ces regroupements et met en évidence des termes qui jouent des rôles particuliers dans le débat. Ceci permet d’émettre des hypothèses sur les propos, qui, présentés aux participants pour recueillir leurs réactions, relancent le débat. Ces hypothèses peuvent prendre des formes très variées. Nous les expliciterons de manière systématique et explorerons lors des expérimentations de quelle manière les restituer au mieux aux participants et lesquelles sont les plus pertinentes. Nous exploiterons les connaissances apportées par les techniques d’analyse de la langue et les ressources lexicales pour les rendre plus pertinentes, par réécriture, généralisation, spécialisation et rapprochement des termes de même champ sémantique. Les développements relatifs à ces deux fonctionnalités seront menés au LIRMM et aboutiront à la mise au point d’une nouvelle version du logiciel, nommé AREN-DIA. L’évaluation (par voie de questionnaire) de cette version du logiciel sera menée dans deux contextes (débats citoyens au sein de la société civile, débats au lycée en philosophie). L’objectif sera d’identifier les apports et limites perçus par les usagers des deux fonctionnalités.

Établissement coordinateur :
Université de Montpellier

Durée du projet :
24 mois

Montant subvention :
735 K€

Partenaires :
Université de Reims Champagne Ardennes
CNRS

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