La reconnaissance des émotions à partir d’émoticônes graphiques : des recherches expérimentales à l’étude des usages dans une webradio

Anthony CHERBONNIER

Niveaux

Collège et lycée

 

 

 

Public

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À quelles questions cette étude tente-t-elle de répondre ?

Ce travail de recherche s’intéresse à la reconnaissance émotionnelle des émoticônes graphiques, représentations graphiques de visages telles que 😀, 😮, 😱 ; ainsi qu’à leur usage sur une webradio dans un contexte scolaire. À travers ce travail de recherche, notre premier objectif était d’évaluer la qualité de la reconnaissance des émotions primaires (Ekman, 1992a ; Ekman, 1992b) à partir d’émoticônes qui sont spécifiquement conçues pour les traduire sous une forme graphique. Pour cela, la reconnaissance des émotions de ces « nouvelles » émoticônes est comparée à d’autres modes d’expressions, notamment les expressions faciales. Notre second objectif était d’implémenter ces « nouvelles » émoticônes sur un média social — une webradio — afin d’examiner comment elles sont utilisées par des élèves dans un contexte scolaire lorsqu’il s’agit de réagir à des émissions radios élaborées par des pairs.

Pourquoi ces questions sont-elles pertinentes ?

Avec les environnements numériques, les émoticônes typographiques puis graphiques (ou émojis) ont permis d’enrichir les communications en ligne. Ce nouveau mode de communication offre la possibilité aux utilisateurs de transmettre des émotions, en fonctionnant de la même manière que les indices non-verbaux présents dans les communications en face-à-face, et notamment les expressions faciales (Derks et al., 2008 ; Duan et al., 2018 ; Rezabek et Cochenour, 1998 ; Saini et al., 2018).

Objectif 1 : Alors que de nombreux travaux ont été réalisés sur la communication des émotions à partir des émoticônes, paradoxalement, rares sont ceux qui ont cherché à savoir si les individus étaient capables de reconnaitre correctement les émotions véhiculées par des émoticônes censées représenter des émotions primaires telles que la joie, la tristesse, la peur, etc. (Ekman, 1992a ; Ekman, 1992b). De plus, les bases de données, Unicode¹ et emojipédia², mettent à disposition une grande quantité d’émoticônes pouvant être utilisées dans les environnements numériques. Cependant, on ne sait que peu de choses sur la manière dont sont conçues les émoticônes graphiques et sur les émotions qu’elles sont censées transmettre.

Objectif 2 : Les études sur l’usage des émoticônes dans les environnements numériques ont montré que les femmes en font un usage plus intensif que les hommes (Chen et al., 2018 ; Fullwood et al., 2013 ; Oleszkiewicz et al., 2017 ; Prada et al., 2018 ; Tossell et al., 2012). De plus, cet usage des émoticônes et des émojis a été principalement étudié dans un contexte de communication en ligne, notamment au travers de conversations par SMS, e-mail et parfois sur les réseaux sociaux (pour des revues, voir Aldunate et González-Ibáñez, 2017 ; Chen et al., 2020 ; Derks et al., 2008 ; Tang et Hew, 2018). À notre connaissance, peu de travaux ont étudié l’impact de l’usage d’un feedback émotionnel sous forme d’émoticônes et d’émojis (Shih, 2011 ; Sun et al., 2019 ; Tung et Deng, 2007 ; Wang et al., 2014), et aucune recherche n’a été réalisée chez des collégien·ne·s dans un contexte scolaire. Mieux comprendre l’usage des émoticônes dans les environnements numériques chez des élèves, ici sur un média social — la Wikiradio® Saooti — pourrait amener des pistes de réflexion sur leur usage dans les apprentissages.

Quelle méthodologie de recherche a-t-on utilisée ?

Afin de répondre à ces deux objectifs, les différentes études réalisées dans le cadre de ce travail de recherche comprennent 1 452 participant·e·s au travers de 8 études employant ainsi diverses méthodologies de recherches. Dans un premier temps, comme nous pouvons le voir dans la Figure 1, nous avons développé une palette d’émoticônes véhiculant les six émotions primaires (joie, tristesse, surprise, colère, peur et dégoût) ainsi qu’une émoticône qui ne véhicule pas d’émotion particulière (neutre). Ces « nouvelles » émoticônes graphiques ont été construites à partir des photographies d’expressions faciales des six émotions primaires (Paul Ekman Group, s. d.). Ensuite, la reconnaissance de ces « nouvelles » émoticônes a été testée et validée à partir de 4 études (N = 291) au moyen de différentes procédures :

  • dans les études 1 et 3, les particpant·e·s ont sélectionné, pour chaque émoticône, l’émotion véhiculée à partir d’une liste de 16 émotions comprenant les six émotions primaires (colère, dégoût, joie, peur, surprise et tristesse), neuf émotions secondaires (culpabilité, curiosité, déception, embarras, envie, fierté, haine, honte, mépris) et l’émotion neutre.
  • dans l’étude 2, les participant·e·s se sont exprimé·e·s librement sur l’émotion véhiculée pour chaque émoticône.
  • dans l’étude 4, les participant·e·s ont regroupé les 117 émoticônes (dont les 6 « nouvelles ») suivant les émotions véhiculées en différentes catégories dont le nom représentait l’émotion véhiculée.
Présentation/illustration des nouvelles émoticônes. Description détaillée ci-dessous.
Figure 1 – « Nouvelles » émoticônes.

Dans un second temps, la qualité de reconnaissance de ces six « nouvelles » émoticônes a été comparée à plusieurs modes d’expressions (photographies d’expressions faciales, croquis de visages, émoticônes des réseaux sociaux) au moyen de trois études (N = 957). Pour les 3 études, les participants devaient choisir l’émotion véhiculée à partir d’une liste de 14 émotions comprenant les six émotions primaires (colère, dégoût, joie, peur, surprise et tristesse) et huit émotions secondaires (culpabilité, curiosité, déception, embarras, envie, fierté, haine, honte). Pour chaque émotion, les réponses sont codées par 1 « l’émotion est reconnue » et 0 « l’émotion n’est pas reconnue » donnant ainsi un score global de reconnaissance.

  • Dans une première étude exploratoire (étude 5), les participantes (toutes étudiantes) ont été affectés aléatoirement à l’un des 4 groupes : (1) « nouvelles » émoticônes, (2) les émoticônes tirées de Facebook, (3) les croquis de visages, (4) les expressions faciales d’un visage féminin. Au sein de chaque groupe, elles devaient indiquer par questionnaire papier/crayon les émotions véhiculées par le mode d’expression attribué — à partir de la liste de 14 émotions. Chaque participante a un score de reconnaissance sur 6.
  • La deuxième étude (étude 6), avait pour objectif double de reproduire les résultats de l’étude 5 auprès d’une population plus hétérogène (c’est-à-dire, des hommes et des femmes), et à explorer les différences de genre dans la reconnaissance des émotions. Pour cette étude, les participant·e·s ont été affecté·e·s aléatoirement à l’un des trois groupes : (1) « nouvelles » émoticônes, (2) visage féminin, (3) visage masculin. Comme pour la précédente étude, les participant·e·s devaient indiquer par le biais d’un questionnaire en ligne les émotions véhiculées par le mode d’expression attribué. Chaque participant·e a obtenu un score de reconnaissance sur 6.
  • Une dernière étude (étude 7) a été réalisée afin de confirmer les résultats des deux précédentes études. Dans cette étude, le matériel de l’étude 6 a été utilisé, auquel un second modèle féminin et masculin ont été ajoutés pour les visages tandis que pour les émoticônes, nous avons utilisés les « nouvelles » émoticônes ainsi que celles de la plate-forme iOS. À la différence des deux précédentes études, les participant·e·s devaient identifier les émotions véhiculées par l’ensemble des stimuli. En complément de l’attribution d’une émotion, les participant·e·s devaient, pour chaque stimulus, évaluer son intensité à partir d’une échelle de Likert allant de 1 « faible intensité » à 7 « forte intensité ». Chaque participant·e ont un score de reconnaissance sur 6, ainsi qu’unscore d’intensité sur 7.

Les études 1 à 7 nous ont donc permis de répondre à notre premier objectif de recherche, à savoir, évaluer la qualité de la reconnaissance des émotions primaires à partir d’émoticônes spécifiquement conçues — nos « nouvelles » émoticônes — pour les traduire sous une forme graphique.

Une dernière étude (étude 8) vise à examiner comment sont utilisées ces « nouvelles » émoticônes sur la Wikiradio® tout en examinant les éventuels effets du genre dans leur usage, répondant ainsi à notre deuxième objectif de recherche. Pour cela, deux cent quatre collégien·ne·s (100 filles et 104 garçons), réparti·e·s dans huit classes, selon trois niveaux scolaires différents : 5e (1 classe, n = 22), 4e (2 classes, n = 42) et 3e (5 classes, n = 140). Les élèves étaient scolarisés dans les six collèges de l’académie de Rennes participant au projet. Les collégien·ne·s étaient réuni·e·s en équipe (3 ou 4 membres) pour réaliser au cours de l’année scolaire deux épisodes à partir de la Wikiradio® afin de mieux comprendre le monde professionnel, les métiers, et les formations. Cette approche s’inscrivait dans le « Parcours Avenir » au collège. À travers plusieurs séances en classe sur la période octobre — janvier, les élèves ont conçu, enregistré et diffusé leur premier épisode. Pour cela, les groupes ont effectué des recherches, rédigé un conducteur (séquence écrite et minutée des différentes interventions) ainsi qu’un script radio (contenu rédigé de l’ensemble du discours). Suite à l’enregistrement de leur épisode, les élèves ont donné leur opinion sur les réactions que leur épisode pourrait susciter chez les auditeurs (classement des émoticônes de la plus émises à la moins émises sur leur épisode). Après diffusion de l’ensemble des épisodes sur la Wikiradio®, une séance d’écoute a été réalisée pour chaque classe sur une durée d’une heure. Lors de cette séance les élèves étaient seul·e·s, équipé·e·s d’un casque devant un poste informatique. Ils/Elles avaient tou·te·s un compte sur la Wikiradio® (suivant l’accord des parents) et avaient pour consigne de naviguer librement sur la plateforme afin d’écouter et de s’exprimer sur les épisodes diffusés dans l’ensemble des collèges participants au projet. Toutes les actions de votes sur les épisodes ont été enregistrées permettant un traçage des usages des élèves.

Quels résultats a-t-on obtenus ?

Afin de répondre au premier objectif, nous avons mis en place 3 études (études 5, 6 et 7) afin de (1) comparer la reconnaissance des émotions véhiculées par les émoticônes que nous avons conçues à d’autres modes d’expressions émotionnelles ; (2) étudier l’effet du genre dans la reconnaissance des émotions ; (3) étudier le rôle de l’intensité des émotions dans leur reconnaissance. Cette série d’études expérimentales a fait l’objet d’une publication dans une revue scientifique (Cherbonnier et Michinov, 2021). Nos résultats montrent que le score de reconnaissance des « nouvelles » émoticônes est supérieur aux autres modes d’expression que ce soient les croquis de visage (étude 5), les émoticônes Facebook (étude 5), les émoticônes iOS (étude 7), les photographies d’expressions faciales féminin (études 5, 6, 7) et masculin (études 6, 7).

Toutefois, cette supériorité des « nouvelles » émoticônes pour transmettre les émotions est principalement due à deux émotions, le dégoût (études 5, 6, 7) et la tristesse (étude 6, 7). Il est possible que la présence d’un indice visuel (la langue tirée) pour la « nouvelle » émoticône véhiculant le dégoût puisse expliquer une meilleure reconnaissance, d’autant plus que très peu d’émoticônes graphiques véhiculent l’émotion de dégoût (Franco et Fugate, 2020 ; Rodrigues et al., 2018). Cependant, la présence d’un tel indice ne peut à lui seul expliquer une meilleure reconnaissance. En effet, la présence de la couleur rouge pour l’émoticône Facebook exprimant la colère, et de la couleur bleue pour les émoticônes représentant la peur de Facebook et iOS, n’amènent pas à une meilleure reconnaissance de ces émotions. Ces résultats sont en accord avec certaines études sur les expressions faciales (Chronaki et al., 2015) qui suggèrent que certaines émotions comme la tristesse sont plus difficiles à reconnaître sur un visage, donnant ainsi un avantage aux émoticônes. Malgré une supériorité globale des « nouvelles » émoticônes, la joie a néanmoins été mieux reconnue à partir de l’émoticône Facebook (étude 5) et iOS (étude 7) que par les autres modes d’expressions y compris la « nouvelle » émoticône véhiculant la joie. Une explication possible est que non seulement ces deux émoticônes sélectionnées (Facebook et iOS) pour les études sont très familières aux participants (Jones et al., 2020), mais aussi qu’elles comptent parmi les émoticônes les plus utilisées sur les réseaux sociaux (Oleszkiewicz et al., 2017).

Des résultats contradictoires sur l’effet du genre dans la reconnaissance des émotions sont observés dans la littérature. Alors que certaines études montrent que les femmes reconnaissent mieux les émotions à partir d’expressions faciales que les hommes (Fischer, 2000 ; McClure, 2000) et notamment le dégoût (Connolly et al., 2019), l’étude de Rahman et al. (2004) ne révèle aucune différence dans les performances entre les femmes et les hommes. En accord avec cette dernière, les résultats obtenus dans les études 6 et 7 ne montrent aucun effet du genre sur la reconnaissance des émotions, et ce quel que soit le mode d’expression des émotions.

L’intensité des émotions joue également un rôle dans la reconnaissance des expressions faciales (Calvo et al., 2016 ; Wells et al., 2016). Les résultats de l’étude 7 ont révélé que les émotions sont évaluées comme étant plus intenses à partir des « nouvelles » émoticônes que des expressions faciales. Ce résultat souligne que des représentations graphiques simplifiées d’émotions, à partir d’émoticônes, vont permettre de véhiculer des émotions plus intensément que des expressions faciales.

Afin de répondre au second objectif, une étude d’usage des « nouvelles » émoticônes a été menée au sein de plusieurs collèges bretons (étude 8). Les données ont montré qu’un pourcentage non négligeable d’élèves n’ont pas exprimé leur ressenti à l’écoute des épisodes (30,2 %). De plus, les élèves s’expriment principalement avec une seule émoticône, la joie étant la plus utilisée suivie par la neutralité et la surprise. Cependant, l’usage du type d’émoticône par les auditeur·trice·s est en accord avec les concepteur·trice·s des épisodes qui ont donné leur opinion sur les réactions qu’allaient susciter leur épisode. De plus, le thème du « Parcours Avenir » ne laisse pas beaucoup de liberté aux élèves pour concevoir des épisodes chargés émotionnellement. Ces deux aspects peuvent expliquer cette faible diversité d’émoticônes utilisées par les auditeur·trice·s pour s’exprimer.

Nos résultats n’ont révélé aucun effet de genre (c’est-à-dire, de différence filles vs garçons) chez les auditeur·trice·s ni sur le nombre ni sur le type d’émoticônes utilisées suite à l’écoute des épisodes. Ces résultats contrastent avec certaines recherches révélant que les femmes utilisent plus d’émoticônes graphiques que les hommes (Chen et al., 2018 ; Fullwood et al., 2013 ; Lee, 2003 ; Oleszkiewicz et al., 2017 ; Tossell et al., 2012). Ces résultats contradictoires avec la littérature peuvent en partie s’expliquer par le contexte scolaire dans lequel s’inscrit notre étude ainsi que par le type de communication (statique) qui ont pu influencer l’usage des émoticônes sur la webradio. En effet, dans notre contexte, nous sommes sur une expression, un vote, un ressenti à l’écoute d’une émission radiophonique tandis que la littérature s’intéresse principalement à un usage d’émoticônes lors de communications en ligne. À notre connaissance, l’effet du genre n’a jamais été étudié ni dans un contexte scolaire, ni sur les usages d’émoticônes sur les médias sociaux, permettant d’ouvrir à des perspectives intéressantes à mettre en place dans le futur. L’une des perspectives serait d’élargir les contenus des épisodes à d’autres thématiques, enseignements, pouvant produire des émotions plus riches et diversifiées que le thème du « Parcours Avenir ». Il serait également intéressant d’étudier l’impact des émoticônes en tant que feedback émotionnel sur le comportement des élèves, c’est-à-dire l’impact d’un retour de nature émotionnel sur le travail réalisé en groupe (objectif initial de cette étude, qui a dû être abandonné suite à la mise en place du confinement en mars 2020).

Que dois-je retenir de cette étude pour ma pratique ?

Du point de vue de la recherche fondamentale, les études expérimentales ont permis de montrer que les « nouvelles » émoticônes, conçues à partir des travaux sur les émotions primaires (colère, dégoût, joie, peur, surprise, tristesse), sont mieux reconnues et de manière plus intense que des expressions faciales émotionnelles et que d’autres catégories d’émoticônes (ici, Facebook et iOS).

Du point de vue des applications en contexte scolaire, l’étude d’usage (étude 8) a permis de montrer que les émoticônes créées peuvent être utilisées par l’ensemble des élèves, sans générer de différence entre les filles et les garçons, pour exprimer leur ressenti sur des productions réalisées par des pairs. De plus, cet usage des émoticônes est en accord avec les concepteurs des épisodes radiophoniques.

L’un des apports de cette recherche se situe également au niveau des dispositifs mis en œuvre dans les établissements scolaires. Dans l’objectif de réaliser nos expérimentations dans les collèges, nous avons mis au point une séquence pédagogique à destination des enseignants sous la forme d’un guide consultable en ligne (https://invis.io/M9NVTUCTS8V). Elle propose un ensemble d’outils et détaille les différentes étapes à suivre pour concevoir des épisodes radiophoniques sur la Wikiradio®. Cette séquence, à l’origine conçue pour encadrer le travail des élèves sur le « Parcours Avenir » pourrait être transférable dans d’autres situations de productions radiophoniques plus chargées émotionnellement, comme par exemple celles qui s’inscrivent dans le cadre de l’éducation aux médias.

Notes de bas de page :
1. https://home.unicode.org
2. https://emojipedia.org

Références

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